Pour souligner que le mois de mars fête la journée de la femme, la Chaire souhaite partager avec vous des témoignages de femmes œuvrant en sciences et en génie, afin de célébrer le fait qu’elles aient choisi de travailler pour un métier qui les motive et qu’elles aiment. Voici le dernier témoignage du mois, celui de Pascale Maillé, analyste informatique au Département de génie électrique et informatique de l’Université de Sherbrooke.
Que faites-vous dans votre métier ?
Deux sessions avant la fin de mes études en génie informatique, le directeur du Département de génie électrique et informatique, dans lequel j’étudiais, m’a présenté l’idée du projet qui allait devenir Opus, une application web à saveur pédagogique. J’ai eu le coup de foudre pour ce projet qui intègre deux domaines que j’adore : l’informatique et l’enseignement. Depuis deux ans, je contribue au développement d’Opus en plus de participer un peu à l’enseignement dans quelques sessions du baccalauréat en génie informatique.
Quelle est votre plus grande passion ?
Ma passion est la programmation.
Quels sont vos passe-temps ?
Dans mes temps libres, j’adore apprendre et j’essaie de m’intéresser à tout. On ne sait jamais quand on aura le coup de foudre pour quelque chose. La lecture est au sommet de ma liste de passe-temps. La peinture, la couture et l’ébénisterie sont des activités que j’affectionne particulièrement. Je fais du jardinage urbain depuis quelques années. Je connais dix danses et la valse viennoise est ma préférée. Le plus récent intérêt que je me suis découvert date d’un peu plus de six mois : la boulangerie.
Quel est votre plus grand rêve ?
Produire une partie de que je consomme : tendre légèrement vers l’autosuffisance. Je crois peut-être un peu trop au proverbe « On n’est jamais si bien servi que par soi-même », mais ça me rend heureuse et fière de fabriquer moi-même certaines choses que j’utiliserai. Je rêve d’habiter une fermette « high-tech », de cultiver un grand jardin potager voire une serre et d’élever quelques animaux. Je sais très bien que je ne peux pas tout faire (je trouve qu’il manque d’heures dans une journée), mais en choisissant judicieusement, l’air de rien, il est possible de faire beaucoup plus de choses qu’on peut penser.
Quelles sont vos plus grandes fiertés sur le plan personnel et professionnel ?
Je suis très fière d’Opus et de tout ce que j’ai réussi à mettre en place afin d’améliorer le processus de développement.
Ma plus grande fierté personnelle est d’avoir réussi à mettre de côté ma timidité. Je serai toujours introvertie, cela fait partie intégrale de qui je suis. Depuis mon entrée universitaire, j’ai pris la décision que ce trait de personnalité ne me contraindrait plus autant qu’avant. Je me suis forcée à sortir de ma zone de confort en rencontrant une multitude de gens passionnés et passionnants grâce à mon implication auprès de nombreux comités bénévoles et universitaires. J’y ai rapidement pris goût… beaucoup plus que je ne l’avais espéré. J’ai beaucoup travaillé fort pour obtenir ce que je voulais (mes attentes sont des plus élevées). J’ai persévéré et ce succès m’a apporté beaucoup de confiance.
Qu’est que vous vouliez faire quand vous étiez petite ?
Très jeune, je pensais qu’un jour, je serais enseignante ou médecin.
Je m’estime vraiment chanceuse puisque j’ai découvert ma passion assez jeune. J’avais 14 ans. Je voulais essayer la programmation puisque quelques membres de ma famille, notamment mon père, y sont doués. Je me disais que j’aimerais peut-être cela moi aussi. Je cherchais un prétexte pour programmer et voulais avoir un projet qui apporterait quelque chose à quelqu’un, pas seulement une série d’exercices décousus. J’ai développé un logiciel très simple en langage Pascal représentant un examen formatif qui aiderait mon petit frère à se préparer à ses examens d’écologie.
Pourquoi avoir choisi le domaine des sciences ou du génie ?
Je suis très organisée, minutieuse et méthodique. J’aime prévoir et planifier, créer et optimiser, relever des défis et trouver des solutions facilitant le quotidien des gens. Je suis terre-à-terre et dotée d’un esprit très logique. En plus de tout cela, je suis tombée dans la marmite de la programmation quand j’étais petite. Je m’estime chanceuse de ne pas avoir eu à chercher un métier qui me plaît comme j’ai vu tant de mes proches faire. Travailler en informatique était l’option la plus naturelle et elle s’est imposée à moi dès mon adolescence.
Pourquoi exercez-vous le meilleur métier du monde ?
Je fais ce que j’aime et j’aime ce que je fais. Je suis heureuse de me lever le matin pour aller travailler, j’ai même hâte. Je considère avoir réussi mon choix de carrière puisque depuis que je suis jeune, c’est l’objectif le plus important à mes yeux en ce qui concerne ma carrière.
Ma personnalité cadre bien avec ma profession, je sens que j’ai trouvé ma place. Je me sens fière et épanouie. J’aime tous les aspects de mon travail et ils sont très nombreux étant donné que je m’occupe personnellement de développer chaque étape du projet. Je suis convaincue que le travail que je fais aura un impact positif important sur une multitude de personnes. Cette certitude me pousse à me dépasser pour leur offrir la meilleure application possible.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes filles pour les encourager à s’intéresser aux sciences et au génie ?
Oubliez les préjugés, ils sont faux, archaïques et ne font que nuire. Les femmes ont tout à fait leur place dans le domaine des sciences et du génie. Pour en faire partie depuis plus de six ans en incluant mes études, je trouve le milieu très accueillant. Œuvrer dans ce domaine est très stimulant et enrichissant en plus d’être extrêmement utile à la société à tant de niveaux ! Soyez curieuses : questionnez, essayez, découvrez et apprenez autant que possible et le plus souvent que vous pouvez. Écoutez-vous, soyez fières de ce qui vous passionne et faites ce qui vous intéresse. Persévérez, soyez dynamiques et assidues. Un monde de possibilités toutes plus captivantes les unes que les autres s’offrira alors à vous. Osez saisir les opportunités qui se présentent et investissez-vous au maximum dans ce que vous entreprenez. Le domaine des sciences et du génie est si vaste que chacun peut y trouver son compte. Il y a encore tant à découvrir et à inventer afin d’aider les gens dans leur quotidien.