En novembre dernier, ce sont trois étudiantes en sciences et en génie qui ont eu la chance de participer, toutes dépenses payées, au Gender Summit grâce au concours lancé par la Chaire pour les femmes en sciences et en génie (CFSG) au Québec. Voici le retour d’Édith Ducharme, étudiante en génie physique à l’Université Laval, sur son expérience et ses apprentissages sur l’égalité et la diversité des genres dans les sciences, l’innovation et le développement.
Au cours des derniers jours, j’ai eu la chance d’assister au Gender Summit 11 à Montréal, grâce à la Chaire pour les femmes en sciences et génie (CFSG) du Québec. J’en garderai certainement de très bons souvenirs.
En tant que coordonnatrice du comité Génie global d’Ingénieurs sans Frontières Canada, j’assistais au Gender Summit dans l’optique d’améliorer mes connaissances sur les problèmes systémiques aux études primaires et secondaires qui mènent au faible taux d’inscription des filles en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) à l’université. Alors que je pensais initialement que le problème se situait surtout au secondaire par un manque d’information sur la diversité et les possibilités de carrières en STIM, la séance « Diversifier la communauté des STIM de demain : influence du milieu scolaire, du milieu parascolaire et de la communauté » m’a malheureusement révélé que le problème est beaucoup plus imposant que ce à quoi je m’attendais : les filles sont découragées d’une carrière en STIM dès l’école primaire. Heureusement, plusieurs pratiques exemplaires tentent de contrecarrer les mauvais plis du système. Je pense notamment à l’initiative d’Anne Roy, professeure à l’UQTR, de former les enseignants sur l’équité sociopédagogique. De plus, une discussion fort intéressante lors d’un cocktail de réseautage avec l’équipe de la CFSG m’a permis d’identifier des actions concrètes que pourrait faire le comité Génie global, notamment auprès des enseignantes et des enseignants au niveau primaire qui sont souvent dépourvus face aux STIM.
Au court des deux jours et demi chargés de multiples tables rondes et conférences, certaines séances m’ont particulièrement marquée. Par exemple, la table ronde animée par Danièle Henkel, intitulée « Les perspectives sur l’équité entre les genres et la diversité au sein du secteur industriel », portait sur les bonnes et les mauvaises pratiques organisationnelles d’entreprises du secteur privé. Chapeau au président de VIA Rail, monsieur Yves Desjardins-Siciliano, qui a su régler la question des quotas en une phrase ! Que répond-il à celles qui réfutent l’utilité des cibles par la méritocratie ? « Mesdames, si vous étiez vraiment choisies pour vos compétences comme vous le souhaitez, cela ferait longtemps que vous auriez votre poste ! » Et que dire de la dernière table ronde du sommet, animée par la nouvelle et première rectrice de l’Université Laval, Sophie d’Amours ? Quelle inspiration (autant la table ronde que Sophie d’Amours) ! Ce fut un excellent moment pour revenir sur les multiples sujets abordés lors des deux jours précédents tout en se fixant des objectifs concrets pour le futur. Jeremy Kerr, professeur à l’Université d’Ottawa et panélistes lors de cette table ronde, a d’ailleurs parfaitement su expliquer l’importance du Gender Summit en quatre points : l’inspiration qu’a provoqué les discussions des derniers jours sur la diversité, la résilience du système, la création d’une communauté de leadeuses et de leaders en changement systémique et, finalement, la motivation avec laquelle nous ressortons toutes et tous de ce sommet.
C’est pour mille et une raisons que le Gender Summit 11 a su dépasser mes attentes : la qualité des conférences, les multiples discussions si intéressantes à tout moment, sans oublier les nouvelles rencontres. J’en ressors grandie, encore plus prête et motivée à me battre contre un système beaucoup trop résilient et encouragée par une grande communauté de scientifiques, d’entrepreneures et d’entrepreneurs, de politiciennes et de politiciens, et j’en passe, qui tiennent autant que moi à la diversité dans toutes les sphères de la société.
Je termine en remerciant du fond du cœur toute l’équipe de la CFSG pour cette incroyable occasion. Les discussions que nous avons eues ont été plus qu’inspirantes, j’en garde de très bons souvenirs.
Au plaisir de vous revoir,
Édith