Pour souligner que le mois de mars fête la journée des femmes, la Chaire souhaite partager avec vous des témoignages de femmes œuvrant en sciences et en génie afin de démystifier ces professions et présenter des modèles de femmes qui étudient ou qui s’accomplissent professionnellement en sciences et en génie. Voici le troisième témoignage du mois, Marion Henry, mathématicienne.
Dans quel domaine avez-vous fait vos études et que faites-vous dans votre profession présentement?
J’ai étudié en mathématiques. Après avoir obtenu une licence (équivalent français du baccalauréat québécois) en mathématiques pures, j’ai complété une maîtrise de type recherche en algèbre à l’Université de Sherbrooke, sous la direction du Pr Ibrahim Assem.
Présentement, je travaille comme analyste de données pour une entreprise montréalaise. Au quotidien, cela consiste principalement à effectuer des analyses statistiques basées sur des données (généralement privées) afin de répondre à des questions spécifiques soulevées par l’entreprise.
Pourquoi avoir choisi le domaine des sciences ? Qu’est-ce qui a provoqué un déclic en vous qui vous a poussée vers les sciences ?
Pourquoi pas ? C’est chouette les sciences ! Je ne sais pas si c’est moi qui les ai choisies ou si ce sont elles qui m’ont adoptée, mais dès mon plus jeune âge j’ai toujours été attirée par les sujets d’intérêt scientifique. Dans les musées, au cinéma, à l’école … mais aussi dans la nature. Dès lors qu’on commence à s’y intéresser d’un peu plus près, on réalise vite que les sciences se retrouvent partout. Le déclic qui m’a poussée vers les sciences, c’est mon amour pour les mathématiques. Quand j’ai décidé que je voulais faire des études supérieures, je savais que c’était un domaine dans lequel je ne m’ennuierais pas.
Qu’est que vous vouliez faire quand vous étiez petite ?
Petite petite, vétérinaire. Mais quand j’ai réalisé que ça impliquait de peut-être voir mourir des animaux, ça a coupé ma motivation. Après ça, médecin. Vous pourriez me dire que théoriquement ça implique encore de voir mourir des animaux et vous auriez probablement raison, mais j’avais mûri entre temps. Jusqu’à quelques semaines avant l’envoi des dossiers d’admission dans les écoles, mon seul et unique choix était la faculté de médecine. Jusqu’au jour où j’ai appris que c’était un parcours qui contenait évidemment quelques mathématiques, mais pas plus que ça. Ce jour-là, j’ai vécu ma première peine de cœur. Puis j’ai décidé que je n’étais pas prête à arrêter les maths tout de suite, alors j’ai revu mes choix. De toute façon, la vie est ponctuée de compromis, non ?
Aviez-vous un modèle féminin à qui vous vouliez ressembler lorsque vous étiez plus jeune, que ce soit enfant ou adolescente?
Mes professeures de mathématiques. Durant mes années d’études au secondaire, les mathématiques m’ont été enseignées par 8 femmes contre seulement 2 hommes. Mes camarades de classe n’avaient pas tous l’air de cet avis, mais moi je trouvais que tout ce qu’elles nous racontaient était passionnant, j’étais en admiration.
Quels sont vos passe-temps ?
Mes passe-temps favoris sont le sport, en particulier les activités en plein air, à la fois pour la forme physique et le bien-être psychologique, et les sorties entre amis, quelles qu’elles soient. J’ai la chance d’avoir rencontré des personnes merveilleuses tout au long de mon parcours et j’en suis très reconnaissante.
Quel est votre plus grand rêve ?
Pour moi-même, peut-être revenir à mon rêve d’adolescente et un jour parvenir à allier les mathématiques et le domaine médical au sein de ma vie professionnelle. Plus largement, je rêve d’un monde en paix et où les sciences pourraient s’unir aux autres domaines pour œuvrer efficacement en faveur de la qualité de la vie sur Terre tout en veillant précautionneusement à sa préservation.
Quelles sont vos plus grandes fiertés sur le plan personnel et professionnel ?
Sur le plan personnel, je suis fière d’être parvenue à mener à bien chacun des projets académiques que j’ai entrepris depuis mon entrée à l’université. Les études ne sont pas toujours quelque chose de facile, on se retrouve parfois confronté à des problèmes auxquels on ne s’attendait pas, mais, selon mon expérience, le jeu en vaut la chandelle.
Sur le plan professionnel, ma plus grande fierté est d’avoir décroché le poste que j’occupe en ce moment. Je travaille dans un domaine qui n’est pas directement celui dans lequel j’ai étudié. Mon intérêt pour l’analyse de données est né à la base d’une simple curiosité, mais j’aime aller au bout de mes curiosités ainsi que tester mes capacités d’adaptation, alors c’est toujours gratifiant quand ça se concrétise en quelque chose de positif.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes filles pour les encourager à s’intéresser aux sciences et au génie ?
Mon premier conseil serait de ne surtout pas s’empêcher de s’intéresser aux sciences et au génie sous prétexte que c’est un domaine plus typiquement masculin. D’une part, c’est faux. D’autre part, lorsqu’on s’aventure justement en tant que femme dans ce domaine réputé à majorité masculine, je crois qu’on bénéficie plus d’une certaine forme de reconnaissance et de respect que de discrimination. Personnellement, je ne me suis jamais sentie ni dénigrée ni désavantagée par mon statut de femme, au contraire.
En dehors de cela, je dirais qu’une formation scientifique permet comme toute autre formation d’acquérir des compétences et des connaissances dans un domaine en particulier, mais apporte également une capacité particulière à réfléchir, comprendre et appréhender le monde d’un œil que finalement peu de personnes possèdent. Pour terminer, que votre intérêt pour les sciences soit physique, chimique, biologique, mathématique ou autre, le domaine scientifique en général est doté d’un large éventail de sujets de recherche et d’opportunités professionnelles et offre ainsi une multitude de choix de carrière. Profitez de vos années d’études pour explorer les sujets qui vous attirent le plus et ensuite choisir de façon éclairée ce qui vous conviendrait le mieux pour votre vie professionnelle !