Pour souligner que le mois de mars fête la journée des femmes, la Chaire souhaite partager avec vous des témoignages de femmes œuvrant en sciences et en génie afin de démystifier ces professions et présenter des modèles de femmes qui étudient ou qui s’accomplissent professionnellement en sciences et en génie. Voici le premier témoignage du mois, Mélina Cyrenne, étudiante aux études graduées en microbiologie.

photo Melina

Dans quel domaine faites-vous vos études et quel est votre sujet de recherche?

Je suis étudiante à la maîtrise en microbiologie. Mon projet de recherche est centré sur le microbiote (communément appelé la flore bactérienne) du lait de vache cru. J’essaie de déterminer quelles bactéries sont présentes selon l’état de santé de la vache et comment ces bactéries saines interagissent avec des pathogènes. En comprenant cette communication entre les bactéries, j’espère pouvoir paver la voie à d’autres types de traitements lors de mammites bovines

 

Pourquoi avoir choisi le domaine des sciences? Qu’est-ce qui a provoqué un déclic en vous qui vous a poussé vers les sciences?

Pour moi, c’était ma professeure de biologie au Cégep. Elle était passionnée et ses yeux s’allumaient en nous donnant son cours. Déjà, d’avoir une femme comme professeure me faisait plaisir, mais en plus, elle donnait ses leçons avec plaisir et nous avions tous très hâte à ce cours. Ajoutons à ça le fait que plus j’apprenais sur le fonctionnement du corps, des bactéries, des cellules, plus leurs mécanismes m’impressionnaient. C’est quand même fou comment la mitochondrie créer de l’énergie ou comment une bactérie peut résister à des conditions extrêmes!

 

Qu’est que vous vouliez faire quand vous étiez petite ?

Très jeune, je voulais travailler avec les animaux. Donc, soit zoologiste ou vétérinaire. Vers dix ans, j’ai fait un rêve étrange. C’était l’apocalypse, et une femme accouchait devant moi. Je l’ai aidé, j’ai sorti le bébé, et au petit matin je me suis dit : je veux être accoucheuse. J’ai vite appris qu’elles s’appelaient plutôt sages-femmes. J’étais complètement fascinée.

 

Aviez-vous un modèle féminin à qui vous vouliez ressembler lorsque vous étiez plus jeune, que ce soit enfant ou adolescente?

Ma tante. Scientifique, mère de famille, et femme au caractère fort. C’est aussi elle qui m’a encouragé dans cette voie. J’aimais comment elle réussissait à jongler entre éducation des enfants et doctorat.

 

Quels sont vos passe-temps ?

Une multitude. J’aime écrire, lire, dessiner, peindre. J’ai un blogue où je parle de l’hypersexualisation. Je fais des jeux de rôles (ou théâtre interactif) et j’y gère un groupe qui a pour but de valoriser les femmes dans ce milieu. J’adore vulgariser la science. Je danse le rockabilly jive. Et etc.

 

Quel est votre plus grand rêve ?

Voyager un peu partout, faire de la prospection mondiale, acheter un terrain, devenir autonome. Sur un plan plus sociétal : que tous les êtres humains soient égaux dans leurs droits, dans leurs dignités et dans le respect qui leur ait donné.

 

Quelles sont vos plus grandes fiertés sur le plan personnel et professionnel ?

J’adore ma vie professionnelle, et j’aime comment j’ai évolué dans ce milieu. Mon milieu de travail est fantastique, mes collègues sont des personnes chaleureuses, mon projet m’allume. Ma plus grande fierté professionnelle c’est de regarder mon passé et me dire que j’ai passé chaque obstacle, et conquis les montagnes qui se dressaient sur mon chemin.
Cependant, une personne n’est pas simplement définie par sa carrière. À l’extérieur du travail, j’ai plusieurs réussites personnelles qui me rendent fière. La dernière addition est la finalisation de dessins qui seront publiés dans un recueil de poèmes. Comme quoi on peut toujours jumeler carrière et passion.

 

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes filles pour les encourager à s’intéresser aux sciences et au génie ?

« Les sciences et l’ingénierie sont des domaines du futur. »

On va souvent vous dire cette phrase, mais qu’est-ce qu’elle signifie réellement? On croit souvent, avec raison, qu’on dit cette phrase parce que ces domaines sont de plus en plus reconnus au niveau professionnel et, par conséquent, au niveau salarial. Que c’est le domaine de « votre futur » parce que vous vivrez une vie professionnelle fantastique. Oui! Sûrement! Mais je crois plutôt qu’il faut prendre cette phrase pour la globalité. Nous vivons dans un monde en constante évolution, et il faut toujours aller de l’avant. Si vous voulez devenir scientifique ou ingénieure, ne vous arrêtez pas au salaire, pensez plutôt aux impacts sur le monde de demain. Que ce soit pour trouver des moyens de réduire la déforestation, ou de trouver de nouveaux moyens de guérir le cancer. Les sciences et l’ingénierie sont les domaines du monde, de la Terre.

Célébrer les femmes : témoignage d’une étudiante en microbiologie